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anfractuosités des roches quantité d’herbes et de plantes intéressantes ; et cela intéressait en effet très vivement M. Davis, qui, sous prétexte qu’il avait fait une partie de sa fortune dans le commerce des fleurs artificielles, qu’il avait ajouté à celui des soies, jouait quelquefois à l’herboriste et simulait, à ses heures de bonne humeur, de se perdre dans la contemplation d’une marguerite ou d’un coquelicot.

Comme ils traversaient le village, cédant tout-à-coup à une résolution énergique, Blanche dit à son père :

« Si nous allions dire bonjour au maître d’école ?… Nous lui devons bien cela.

— Je t’approuve, petite, dit M. Davis, peut-être aussi pourrions-nous lui demander de nous accompagner…

— C’est cela, répondit la jeune fille, en rougissant de plaisir.

C’était jeudi, jour de congé, et Paul n’était ni à l’école, ni à l’« épicerie » Thibault.

« Monsieur Paul est sorti depuis une couple d’heures, » déclara la mère Thibault, à qui M. Davis s’était adressé ; « il a pris par là… » ajouta-t-elle, en montrant le parc.

On se dirigea du côté du parc et bientôt, le père et la fille furent à l’extrémité de l’énorme bouquet de sapins et d’épinettes auquel on a donné le nom de Parc de Tadoussac. Au pied d’un arbre dont la maîtresse racine, complètement hors de terre, coupait un petit sentier à l’indienne qui traversait le parc