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L’APPEL DE LA TERRE

La mère Thibault parut désappointée du peu d’effet de « la nouvelle »…

Le lendemain matin, Paul reprit sa classe, les élèves avaient eu congé la veille, et l’inspecteur qui allait venir dans quinze jours… Le jeune magister s’accusa de négligence et se remit au travail avec une grande ardeur. Parce qu’il aimait Jeanne Thérien, il n’avait pas le droit de compromettre son avenir dans la carrière rude mais fière qu’il s’était choisie. Il fallait donc vite reprendre le temps perdu.

Paul tint parole.

Quinze jours après, quand l’inspecteur arriva pour les examens de fin d’année, il fut satisfait. Il consentit même à reconnaître qu’il y avait eu progrès depuis la « dernière fois ». Ce, jour-là, inspecteur instituteur et commissaires d’école prirent le dîner chez le curé. Là encore on félicita le fils de Pierre Duval qui, grâce à son travail, avait si haut élevé le niveau de l’instruction parmi la marmaille tadoussacienne.

Et, ce soir-là, Paul Duval, avant de s’endormir, se promit de redoubler d’ardeur et de zèle après les vacances, afin de tenir la parole qu’il avait solennellement donnée à Jeanne, un soir, devant l’église des Bergeronnes, sous les étoiles…


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