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Jeanne devisaient joyeusement et, tout en surveillant le service de la table, la mère les regardait, heureuse au-delà de toute expression.

Paul se leva soudainement ; montrant Jeanne rayonnante :

« Un verre à la santé de ma future petite femme, ». lança-t-il, joyeux. Et il ajouta avec un petit air entendu :

« C’est pour les Jours Gras… »

L’enthousiasme fut à son comble. La cruche de vin de bluet y passa, de même qu’avaient passé toute la saucisse et tout le boudin de la mère Duval. Il était tard quand on parla de se séparer. De l’étable déjà, on entendait chanter un coq, un futur « ragoût », un peu trop matinal.

« Allons, nous allons dormir quelques heures, » dit le père Duval ; « ça va faire du bien. Quant à nos futurs mariés, comme ils n’ont pas été à la « minuit », pour leur pénitence, nous les condamnons à se lever pour la messe du jour. »



FIN