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L’APPEL DE LA TERRE

village qui, par sa tranquille apparence, semble l’inviter au repos qu’il désire. Formé de rangées de maisonnettes blanchies à la chaux, carrelé de petits jardins potagers et piqué de bouquets d’arbres, ce hameau respire l’aisance relative de ses habitants. Au reste, les grands champs cultivés qui l’entourent parlent plus éloquemment encore de la situation financière heureuse de leurs propriétaires.

C’est le village des Bergeronnes.

Il est traversé de deux petites rivières qui lui ont donné leur nom et ses rivièrettes elles-mêmes s’appellent du nom des oiseaux qui étaient connus, en France, au temps de Champlain, sous la gracieuse appellation de bergeronnettes et qui étaient très nombreux, à l’époque de la colonie, dans les parages de Tadoussac.

On a prétendu que le nom de Bergeronnes peut avoir été donné à ces rivières en souvenir de Pierre Bergeron, géographe et navigateur, qui a parlé des voyages de Cartier et de Roberval dans un intéressant traité de navigation. Mais on n’admet guère cette hypothèse.

Aux Bergeronnes fleurit, dans toute sa diversité de couleurs et de dessins, la nature saguenayenne.

En arrière du village, s’étagent des collines d’où des arbres de toutes les essences dégringolent jusqu’aux premières habitations. Nulle part, le long de la côte, les forêts ne sont plus vertes et les plaines plus dorées…

La maison de Jacques Duval est bâtie à l’entrée du village, sur le bord de la route de l’église. Elle est