Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et la mère Duval attaqua avec une grande énergie son dernier « carré ».

Alors devant tous ces espoirs, ces bons et confiants espoirs des vieux, ceux qui, grâce à leur expérience et à cette intuition qui leur est propre, se trompent rarement, André se prit, lui aussi, à espérer… Paul reviendrait.

Il y pensa longtemps, le soir, pendant qu’il fumait, dans la grande cuisine, près de la fenêtre par où il voyait s’endormir les champs… Paul reviendrait et alors… la terre, « la grande amie » qui s’était faite si belle, depuis quelques jours, après le nord-est de ces temps derniers, qui se faisait si câline pour qu’on la regrettât davantage ; la terre… on lui jouerait un bien bon tour… on ne la vendrait pas.

Ah ! le plaisir de répondre prochainement, un des jours de l’hiver qui vient, quand on irait chercher du bois au « trécarré », le plaisir de répondre à Samuel Mercier :

« Non !… la terre du père… elle n’est pas à vendre…






________