faire ; il voulait de l’avancement, toujours de l’avancement et, pour cela, oui, c’était vrai !… il avait pris des classes privées… Non, vraiment, il n’y avait pas lieu de s’alarmer à son sujet… dès qu’il pourrait disposer d’une journée, il irait aux Bergeronnes…
« Et cette Blanche Davis ?… »
Paul lisait cette interrogation dans les yeux de sa mère qui n’osait pas l’interroger sur ce sujet.
« Eh ! bien, vrai », il la connaissait, cette jeune fille, et elle ne lui était pas indifférente ; mais il n’y avait là qu’une amitié de passage. On passait le temps tout simplement ; au reste, la famille Davis partait dans un mois pour retourner à Montréal…
Bref ! l’horloge sonnait trois heures — l’heure du départ du postillon pour les Bergeronnes et les Escoumains — quand la mère Duval rassérénée, joyeuse, prit congé de son fils en l’embrassant tendrement.
« Tu n’aurais pas un baiser pour Jeanne ? » fit-elle.
Paul rougit et, après une minute d’hésitation :
« Oui, embrassez Jeanne », dit-il.
La brave femme s’éloigna, juchée sur le siège unique du « cabarouet » du postillon ; sur la route, elle se retourna souvent pour voir son fils encore un peu avant que la voiture ne disparaisse dans les arbres.
Elle était contente, la mère Duval ; elle n’avait que de bonnes choses à rapporter aux Bergeronnes.