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La roue aime son ornière,
Ne ferrons pas le chemin.
Plus l’œuvre est haute et féconde
Et plus aigre le sifflet.
Ne dérangeons pas le monde,
Laissons chacun comme il est !

Notre parole s’émousse
Sur la masse de granit.
Tentons-nous quelque secousse,
On nous frappe, on nous bannit.
Prouvez que la terre est ronde
Et l’on vous prend au collet.
Ne dérangeons pas le monde,
Laissons chacun comme il est !

Après tout, foules inertes,
J’ai grand tort d’être obstiné.
Votre idéal, mouches vertes,
N’est pas celui de mon né.
Des étangs le peuple immonde
Dans l’eau stagnante se plaît.
Ne dérangeons pas le monde,
Laissons chacun comme il est !

Donc, mes bons, plus de querelle,
Souffrez, portez votre croix.
La femme de Sganarelle
Veut qu’on la rosse parfois.