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JUIN 1848



À feu COURNET, membre de la Commune.



Il faut mourir ! mourons ! c’est notre faute !
Courbons la tête et croisons-nous les bras !
Notre salaire est la vie, on nous l’ôte,
Nous n’avons plus droit de vivre ici-bas !
Allons nous-en ! mourons de bonne grâce,
Nous gênons ceux qui peuvent se nourrir.
A ce banquet nous n’avons pas de place.
     Il faut mourir !
   Frères, il faut mourir !

Il faut mourir ! plus de travail au monde.
Quoi ? l’atelier ? la machine à vapeur,
Les champs, la ville et le soleil et l’onde
Sont arrêtés ? l’argent vient d’avoir peur.
L’entraille chôme et la baisse ou la hausse
Glace la veine où le sang veut courir,
Sans un outil pour creuser notre fosse.
     Il faut mourir !
   Frères ! il faut mourir !