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Loin des bas-fonds où l’erreur se promène ;
La vérité ne se prend qu’à l’assaut ;
C’est le grand air pour la pensée humaine,
Mon jeune ami, montez, montez plus haut !

Voyez ces troncs disposés en arcades,
Ces blocs taillés par un sculpteur brutal :
Au crâne nu d’un rocher, la cascade
Met en tombant des cheveux de cristal.
Par notre soif la source en fut bénie,
Ce filet d’eau sera fleuve en son cours.
Pour aller boire aux sources du génie,
Mon jeune ami, montez, montez toujours !

Autour de vous que d’ici votre œil plonge,
Tout fasciné d’espace et de soleil.
Les eaux, les bois, les lointains, c’est un songe,
As-tu, féerie, un spectacle pareil ?
L’homme grandit pour l’infini qu’il sonde,
Sur ses hauteurs la Science l’admet.
Là, face à face, il contemple le monde,
Mon jeune ami, montez jusqu’au sommet !


Grenoble, 1849.