Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Chacun mit à la pâte une main vigoureuse :
Bataillons fédérés,
Vieux faubourgs, vous prenez le flingot, la vareuse,
Vous marchez, vous mourez !

Vous fûtes des premiers, vieillards au front sévère,
Prêchant les combattants.
Sombres vaincus de Juin, vos trois mois de misère
Avaient duré vingt ans.

Ô Commune splendide, ô toi, qu’on injurie,
Tu vis sur tes remparts,
Insignes rayonnants, la Franc-Maçonnerie
Planter ses étendards.

Dans cet enfantement la femme eut le courage
De la maternité :
Elle aime, parle et meurt et répand dans l’orage
Son électricité.

Une idole, à la France, avait été fatale :
Napoléon premier,
Le Corse, le faux dieu de la force brutale
Roula sur le fumier.

Tu ne pus en deux mois renverser des Bastilles ;
Tes décrets survivront.
L’homme aux outils, l’homme au pain noir, l’homme aux guenilles
Les exécuteront.

Tu ne pris pas la Banque — ah ! ta faute fut grande ! —
Tu devais transformer.
Sait-on pas, si l’on veut que l’ennemi se rende,
Qu’il faut le désarmer ?