116 hectares de superficie sur une profondeur de 35 mètres ; mais ce n’est pas la faute des habitants si l’écriture les accuse d’orgueil ; ils s’obstinent à prononcer Gérômé et Gérômoué dès les temps les plus anciens, malgré les statistiques officielles dont l’orthographe déroute souvent les étymologistes. Gérômé est la mé de Géraud ou Girard, premier duc d’Alsace. Géraud, Giraud est encore dans toute la montagne la traduction de Girard. Qu’est-ce que la mé ? Mé, mey, maix et souvent mâ en patois, désigne une terre, une métairie et n’a aucun rapport avec l’idée de mer. C’est un mot qui appartient à la langue celtique. Longemer et Retournemer sont des désignations plus modernes calquées sur une orthographe vicieuse.
On appelle chaumes les vastes pâturages et prai ries au gazon épais, qui couvrent les hautes montagnes des Vosges. La végétation rabougrie de petits hêtres tordus s’arrêtent sur leurs pentes et forment au front chauve des monts comme une couronne de sombre verdure au-dessus de laquelle s’arrondit leur tête. C’est là que les botanistes et les chercheurs de simples sont heureux, comme dit M. Pottier. Parmi les plantes utiles qu’on recueille sur ces hauteurs, il faut surtout citer la gentiane, qui ne sert pas seulement dans les officines médicinales, mais dont l’habitant du pays fait aussi une eau-de-vie délicieuse et stomachique.
El y v’no, ils y viennent. Pas plus que nos aïeux lettrés, nos paysans vosgiens ne font sonner s à la fin du pronom ils sur la voyelle qui suit. On trouve presque partout dans Joinville il avoient, il alèrent, il estoient, il attendoient, etc.