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rapprocher ici cette autre singularité du changement de terminaison d’un verbe : on dit v’ni, venez, quand on s’adresse aux personnes et v’na quand on parle aux bêtes.

On trouve trois manières d’écrire cette expression impersonnelle, mais avec trois sens différents : è n’ î, il n’est ; è ’n î, il en est ; et è-n î, il est, pour el î, qui se dit également.

II. Girômouè est le nom du village Girom’héye, l’adjectif qui en est formé, comme un habitant de Counimont (Cornimont) s’appelle un Coun’héye.

Au 4e vers, èn’ est une interversion pour ne, comme on verra plus loin èss’ pour se.

IV. La département des Vosges s’est particulièrement distingué dans la révolution par son dévouement à la patrie. Loin d’avoir eu des déserteurs, Gérardmer a fourni, pour le premier départ de volontaires, 104 hommes dont les trois quarts au moins ne sont jamais rentrés.

Ç’o qu’o-z èpelle. « Nous avons, entre autres lettres euphoniques, un z remarquable, comme dans on-z-ol ben m ss’nai, on a bien moissonné. Ce z euphonique, que M. Livet (Moniteur du 24 février 1854) ne soupçonne guère dans le patois des Fourgs, viendrait de la cour, s’il en fallait croire cet auteur. Mais comme il n’y a pas apparence que nos pères aient plus fréquenté le Louvre aux XIVe siècle que nous ne fréquentons les Tuileries au XIXe, il est bien plus probable qu’alors on disait aux Fourgs et ailleurs, comme à la cour des rois de France : on-z-a, on-z-ouvre, on-z-ordonne. C’est là un exemple entre mille de l’utilité de l’étude des