Page:Potocki - Dix journées de la vie d’Alphonse Van-Worden, 1-3.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 72 )

pour le sacrifice de la messe. Tandis que je faisois honneur au souper de l’ermite, je vis entrer dans la cabane une figure plus effrayante que tout ce que j’avois vu jusqu’alors. C’étoit un homme qui paroissoit jeune, mais d’une maigreur hideuse. Ses cheveux étoient hérissés ; un de ses yeux étoit crevé, et il en sortoit du sang ; sa langue pendoit hors de sa bouche, et laissoit couler une écume baveuse. Il avoit sur le corps un assez bon habit noir ; mais c’étoit son seul vêtement ; il n’avoit même ni bas ni chemise.

L’affreux personnage ne dit rien à personne, et alla s’accroupir dans un coin, où il resta aussi immobile qu’une statue, son œil unique fixé