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mélèz. Cette nouvelle fut pour nous un coup de foudre. D’abord nous en fûmes saisies au point de perdre l’usage de la parole : ensuite le malheur de vivre l’une sans l’autre, se peignit à nos yeux avec tant de force, que nous nous abandonnâmes au plus affreux désespoir. Nous arrachâmes nos cheveux, nous remplîmes le sérail de nos cris : enfin, les démonstrations de notre douleur allèrent jusqu’à l’extravagance. Ma mère effrayée promit de ne point forcer nos inclinations ; elle nous assura qu’il nous seroit permis de rester filles ou d’épouser le même homme. Ces assurances nous calmèrent un peu.

» Quelque temps après, ma mère