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moins c’est ainsi que m’appeloient le peu de personnes qui habitoient avec moi le chatel de Sombre, dans les Pyrénées. Là, je n’ai vû d’autres humains, que ma gouvernante, qui était sourde, une servante qui bégayoit si fort, qu’autant auroit valu qu’elle fut muette, et un vieux portier qui étoit aveugle.

» Ce portier n’avoit pas beaucoup à faire, car il n’ouvroit la porte qu’une fois par an, et cela, à un monsieur, qui ne venoit chez nous, que pour me prendre par le menton, et pour parler à ma duègne en langue biscayenne, que je ne sais point. Heureusement je savois parler, lorsqu’on m’enferma au chatel de Sombre, car je ne l’aurois sûrement pas