Page:Potocki - Dix journées de la vie d’Alphonse Van-Worden, 1-3.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 63 )

mouvement de frayeur. Son visage, d’un brun déjà très-foncé, étoit encore obscurci par un coup de feu qui lui avoit laissé beaucoup de traces ; et sa peau bise étoit chamarrée de divers dessins étranges. Les matelots de la méditerranée ont presque tous l’usage de se faire piquer sur les bras et la poitrine, des chiffres, des profils de galère, des croix et autres ornemens pareils. Lettereo avoit renchéri sur cet usage ; il avoit gravé sur l’une de ses joues un crucifix et sur l’autre une madonne ; mais l’on ne voyoit pourtant que le haut de ces images, car le bas étoit caché dans une barbe épaisse, que le rasoir ne touchoit jamais, et que les