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chacun un tari, avec lequel nous achetions des châtaignes et des craquelins, après quoi nous allions jouer sur le port, et nous ne revenions plus qu’à la nuit. Enfin, nous étions d’heureux polissons, lorsqu’un événement, qu’aujourd’hui même je ne puis me rappeler sans un mouvement de rage, décida du sort de ma vie entière.

» Un certain dimanche, comme l’on alloit chanter vêpres, je revins au portail de l’église, chargé de marrons que j’avois achetés pour mes frères et pour moi, et j’en faisois le partage, lorsque je vis arriver une voiture superbe, attelée de six chevaux blancs, et précédée de deux autres, de même couleur, qui cou-