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sance, alla acheter une aiguille d’or enrichie d’un rubis, et la porta à ma mère, qui ne manqua pas, dès le jour même, de s’en parer aux yeux de son orgueilleuse sœur.

» Ma mère, de retour chez elle, ne douta point de revoir Madame Lunardo ornée de quelque nouveau bijou, mais celle-ci formoit bien d’autres projets. Elle vouloit aller à l’église, suivie d’un laquais de louage, en livrée, et elle en avoit fait la proposition à son mari. Lunardo, qui étoit assez avare, avoit bien consenti à faire l’acquisition de quelque morceau d’or, qui, au fond, lui sembloit aussi en sûreté sur la tête de sa femme, que dans sa propre cassette. Mais il n’en fut pas