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voit attendre jusqu’au soir. Je mangeai donc la totalité des fruits, après quoi je voulus me désaltérer à la source voisine ; Lopez m’en empêcha, alléguant que l’eau me feroit du mal après les fruits, et qu’il avoit à m’offrir un reste de vin d’Alicante. J’acceptai son offre ; mais à peine le vin fut-il dans mon estomac, que je me sentis le cœur fort oppressé. Je vis la terre et le ciel tourner sur ma tête, et je me serois sûrement évanoui, si Lopez ne se fût empressé de me secourir. Il me fit revenir de ma défaillance, et me dit qu’elle ne devoit pas m’effrayer, et n’étoit qu’un effet de la fatigue et de l’inanition. Effectivement, non-seulement je me trouvois rétabli, mais même dans un