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un excellent cœur, et il étoit aimé de tout le monde.

» Mon père étant très-attaché à l’Espagne, avoit dessein de ne jamais la quitter ; mais deux mois après son mariage, il reçut une lettre signée des magistrats de la ville de Bouillon. On lui annonçoit que son frère étoit mort sans enfans, et que le fief lui étoit échu. Cette nouvelle le jeta dans le plus grand trouble ; et ma mère m’a conté qu’il étoit alors si distrait, que l’on ne pouvoit en tirer une parole. Enfin il ouvrit sa chronique des duels, choisit les douze hommes de Madrid qui en avoient eu le plus, les invita à se rendre chez lui, et leur tint ce discours : « Mes chers frères d’armes,