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ET DE LOUG V.NJSATION MILITAIRE DE LA BRETAGNE 303 a deux pour la Normandie, le champ de gueules sut>stitué au champ dazur, et les armes primitives de Geoflfroy, affectées au comté du Perche. L'absence d'armoiries surles sceauxetlesmonnaiesavant leXU e si&cle, est encore line preuve de l'ignorance ou Ton 6tait plus tdt de Tart héraldique. Louis VII, dit le Jeune, qui rfcgna de 1131 a 1180, est en effet le premier des rois de Prance qui choisit pour embl&me les fleurs de lys. Encore ignore-t-on si ces armes primordiales repr6- sentaient de vraies fleurs, ou bien le fer de I'angon ou lance h trois pointes des anciens Francs. Quelle que soit leurorigine, les fleurs de lys portées preincrement sans nomt>re y furent rSduites a trois dans l'6cude Prance, h partir duroi Charles V. Nous n'avons pas renconlré d'armoiries souveraines pour la Bretagne avant Pierre de Dreux, etce prince seconforma k Tusage frSquemment observe jusqu'au XIV e Ste- ele, paries barons, de prendre les armes des hériti&res dont les domainesdonnaient le nom h leurs branches. Ainsi la branche de Dreux, de la maison de Fraqce, prit les armes de Baudement de Braine, e'est-a-dire tin echiqueU dor et d azur, que Pierre, comme juveigneur du comte de Dreux, brisait d'une bordure de gueules, et il ajoutaa ses armes de famille un franc quartier d her mines ou de Bretagne , a par- tir de son mariage en 1213 avec Alix de Bretagne, hGritiere du duch6. Ces d jrniferes armes avec leurs 6maux, se voient encore sur un vitraildu XIII f sifcele dans lechceur de la cathGdrale de Chartres, et sont aussi gravies sur les monnaies anonymes frap- pées par ce prince, a Guingamp a partir de 1223. Nous avons dit que la transmission h£reditaire des mdmes armes n'6tait pas générale au"XII e sikcle ; les preuves de YHistoire de Bretagne de D. Morice, et YHis- toire des grands off icier s dela Couronne, par le P. Anselme, font voir que les chan- gements d'armoiries 6taient encore frequents aux XIII C et XIV siecles dans les m8mes families, sans en excepter les plus illustres, el nous allons citer quelques exemples de ces changements, a commencer par la maison de Bretagne. Jean II, petit-fils du due Pierre de Dreux, qui rfcgna de 1280 a 1305, quitta parfois les armes de Dreux pour prendre les hermines pleines. Cependant Ytchiquett de Dreux reparut sous Arturll, morten 1312, et nefut dSfinitivement abandonné que sous son successeur Jean III, mort en 1341 ; il le conserva néanmoins sur les mon- naies limousines qu'il frappait comme vicomtede Limoges. Alain, vieomlede Rohan, dit le Jeune, confirme en 1194 la fondation de l'abbaye de Bonrepos ; la charte de confirmation est scell(!> d'une bande. Le mSme Alain en 1204 du consentement de de Josselin son fr&re", fait une nouvelle donation a Bonrepos. Cette fois le sceau d'Alain est un poisson etle contre-sceau un lion a la bordure nibulee, tandis que Josselin a pour sceau et pour contre-sceau un ecu plein, auchef flanque et charge dun autre 4cu, brisG dun franc canton. Geoffroy, fils atné d'Alain qui prdcfcde, sur une charte de 1210 toujours en faveur de Bonrepos, scelle et contre-scelle comme son pfere, d'un lion a la bordure nibutte, et sur un autre acte de 1222, de sept macles. Alain, juveigneur de Rohan, brise les sept macles d'une bande sur un sceau de 1298 etles.neuf macles de Rohan ne sont definitivement adoptees que posterieurement 1

Le Nobiliaire ne renferine ]>as toutes les variances drs scvuux ^ui n'ont ete pris que temporairement 

et sans transmission hereditaire.