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tard, sur toutes les coutures, et de s’affubler des titres de Dues, Comtes et Barons <ju’ils avaient nagufere proscrils*. .

Nous avons fait voir I’origine des titres, leur valeur passSe, celle qu’ils peuvent encore conserver de nos jours ; nous avons presents 6galement I’origine des noma de familLe, qni ont conserve, k la difference des titres, toute leur importance*. Nous feronsremarquer encore que d£s le temps de la formation des noms, un trfe$ grand nombre do roturiers ont pris des noms de lieux, et qu’un trfcs grand nombre de nobles n’avaient que des sobriquets ; d’ou ii suit que e’est fort k tortqu’on aappeiiparticule nobiliaire les articles le, la, les, de, du, de la, on des qui prgefedent certains noms de lieux, devenus noms de famille.

Nous avons dit que dans les deux derniers sifccles, tous les bourgeois vivant noblement, e’est-i-dire nefaisant pas le commerce, d&s qu’ils 6taient possesseurs d’un petit quartier de terre, en prenaient le nom et quittaient mfime souvent leur ancien nom de famille, vanity ridiculisée par Y&uteur di Bourgeois gentiihomme, maismode coniagieuse dont M. de Moliere (Jean-Baptiste Poquelin) ne sut pas s’affranchir lui-mfime 3 .

A l’abb£ Sieves, que nous avons deja nomm !, rejiciile, puis comte-sénateur, ajoutez les regicides 

Carnot, chevalier de Saint-Louis, puis comte de Tempire ; Jean Bon-Saint-Andre, baron-preTet ; l’oratorien Fouch£, due d*Otrante ; Fabbé Gregoire, comte-sénateur, absent au moment du vote dans le proces du Roi, mais qui adhera par ecrit a sa condamnation ; le comti Merlin (de Douai), Tun des auteurs de la loi des suspects ; David, chevalier de PEmpire, premier peintre de S. M. ; le math^maticien Monge, comte de Peluse, qui signa Tarrdt de mort comme ministre, ainsi que Garat, ex-constituant, qui lut sa sentence a Louis XVI, et devint a son tour comte-senateur. 11 y aurait a citer bien d’autres noms dont ’la mémoire est heureusement pour eux moins celebre. On les exhume des Almanachs imperiaux parmi les secateurs, presets et presidents des cours d’appels, et on peut consulter sur leurs antecedents la Biographic universelle. Ces hommss ne doivent point Stre confondus avec les compagnons d’armes de Napoleon, qui gagnerent leurs titres sur le champ de bataille, et dont les noms rappellent tous une de nos victoires. %

Voir ci-devant notre Dissertation sur Vorigine et la formation des noms.

  • Bien d’autres personnages, inconsequent* avec leurs ecrits et lenrs actes, tomberent dans le meme travers.

Nous citerons parmi les principaux : Boileau des Pre’aux oubliant sa satire sur la noblesse, et le patriarche de Ferney nonobstant l’idde preconisee dans Merope : Qui sen bien sou pays n’a pas besoin d’aleux.

Si Ton voulait savoir les services que Voltaire quoique sans al’eux, a rendus a la France, il faudrait le demander a la Prusse. Rappelons encore Thorloger Caron de Beaumarchai* jugeant avec Bazile que : « Ce qui est bon a prendre est bon a garder » ; Bernardin de Saint-Pierre, bourgeois du Havre, # auquel ses Etudes de la nature firent trouver naturel de se rattacher au celebre bourgeois de Calais ; le phi* losophe Jean Le Rond d ?A lembert enfant trouve 1 sur la voie publique, ainsi que ses confreres Nicolas de Ghamfort, Jean-Francois de la Harpe et Tabbe* Jacques de Lille. Dans les sommites r^volutionnaires et egalitaires, n’oublions pas non plus le ministre Roland de la Platiere celebre par sa femme ; Barrere de Vieuzac auteur de Vilogede Louis XII et Tun des complices de la mort de Louis XVI ; Brissot de Warville, ancien rotisseur ou tourne-broche a Chartres, signant du nom de son village d’Ouarville orthographic a l’anglaise, un pamphlet contre VinigdliU des rangs ; Chassebceuf autre depute du Tiers, qui trouva plus euphonique a son retour d’Orient, de traduire son nom en Volney, mot arabe quant au sont et qui a comme Chassebttuf la signification de Bouvier ; Billaud de Varenne, ci-devant oratorien, Tun des organisateurs des massacres de septembre ;La R4veilliere de I’Epeaux, inventeur de la The’ophilanthropie ; Fouquier de Tainville, accusateur public, ci-devant procureur au Chatelet et son frere Fouquier d*H4rou’el, qui s’intitule dans l’Almanach royal de 1790 : fourrier des logis du Roi, seigneur et cultivateur d’He’rou’el ; le brasseur Gallet de Santerre, ainsi qualify dans les almanachs royaux de 1790 et 1791, commandant le bataillon de la garde nationale du faubourg Saint-Antoine, qui fit battre les tambours pour e’touffer la voix de Louis XVI, sur l’echafaud ; les comeliens siffles Fabre d’tiglantine et Collot d’Herbois ; le vertueux Potion de Villeneute, maire de Paris, et surtout I ’incorruptible Maximilien de Robespierre, qui se borna a allonger son nom roturier de la particule supprimee pour ses nombreuses victimes, trop heureuses s’il n’eut raccourci que leur nom. Nous voulons bien ne parler que des