Page:Porto-Riche - Bonheur manqué, 1889.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion


Elle épiera mes attitudes,
Elle guettera ma vigueur,
Suspectera mes lassitudes,
En écoutant battre mon cœur.

Nous agirons en adversaires ;
Et pour avoir ma liberté,
Sous des baisers parfois sincères,
J’endormirai sa dignité.

J’aurai l’air de ne pas comprendre
Ses fous désirs, ses chers tracas ;
De crainte qu’elle soit plus tendre,
Je ne l’interrogerai pas.

Si le chagrin frappe à sa porte,
Je serai bon, mais à moitié,
De peur que son amour trop forte,
Change en caresses ma pitié.

Je trahirai, c’est chose due ;
Et, le plaisir une fois mort,
J’aurai la joie inattendue
De n’éprouver aucun remord.