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succède immédiatement, mais ne vient même pas prendre possession, laissant remplir ses fonctions par Fr. Quennetier, chanoine régulier de St-Augustin. — René Poisson, octobre 1679, † le 2 juillet 1691, âgé de 49 ans. — En janvier 1686, en février 1690, les grandes eaux empêchaient encore d’aborder l’église. — François-Claude Rohault, août 1692. — J.-Bapt. d’Origny, chanoine régulier de Toussaint, remplissait les fonctions en 1695 et le remplace en titre en 1696, 1709. — Jean-B.-Louis Patouillet, 1711. — Cette année le 16 février les eaux inondaient l’église et la cure, encore inabordables en mars. — Il meurt le 29 janvier 1749, âgé de 70 ans, « homme d’une conduite irréprochable, » — écrit son vicaire, — « d’un zèle pour le salut de ses « ouailles infatigable. Il a fait bâtir le clocher, « grossir les cloches, allonger l’église de quinze « pieds, fait une aile, deux autels, la maison presse « bytérale, donné l’encensoir d’argent, les beaux « ornements, allonger la sacristie, le tout à ses « propres frais ». — Franç. Aveline de Narcé, chanoine régulier, 1749, † le 16 décembre 1752, âgé de 50 ans. — René Genest, chanoine régulier, 1753, † le 29 janvier 1791. — Il avait prêté serment le 23 et, dit-on, troublé de remords, se noya volontairement dans un carré d’eau. — Pierre-Etienne Germont, ancien vicaire, élu curé constitutionnel le 21 mars 1791 abdiqua toute fonction ecclésiastique le 7 pluviôse an II. — Son vicaire Vedé, qui s’occupait d’études mathématiques, s’était engagé en floréal dans le bataillon de sapeurs en formation à Nantes et servit activement dans la Vendée.

Je ne me rappelle y avoir rencontré qu’un seul décès d’octogénaire, et un certain jour le curé, inhumant un homme de 75 ans, le mentionne comme « le plus vieux de la paroisse ».

La seigneurie de la paroisse était contestée entre les seigneurs de la Haie-Joulain et de la Guérinière et fut définitivement attribuée, à partir du XIIe s., à cette dernière terre, qui appart. à la famille de la Joyère et au XIIIe s. à la famille Pays-Duvau.

Les données archéologiques ne montrent pas l’emploi de l’ardoise autrement qu’en moellon informe, avant le XIIe s. De cette époque datent des monnaies mancelles recueillies en 1832 dans les décombres de la Brémandière. L’exploitation est depuis lors certaine, mais pendant quatre siècles et plus reste réduite à des conditions rudimentaires. Le travail s’entreprend au hasard des besoins et de la rencontre et s’arrête au bout de quelques foncées de 6 ou 7 pieds. Jusqu’au XVIIe s. an moins l’extraction des pierres se fait à dos d’hommes par bottées et l’épuisement des eaux par des tours à bras, comme on en peut voir la pratique sur la curieuse gravure de 1571, où les autres instruments d’ailleurs apparaissent de taille et de façon identiques à ceux d’aujourd’hui. — L’exploitation, primitivement installée sur quelque coin de terre pris à bail par une bande associée de perrayeurs, payait, outre le loyer en argent, le droit dit de forestage, d’ordinaire fixé au 13e millier d’ardoises de la production. L’arrêt

du Conseil du 25 octobre 1740, confirmé par celui du 29 septembre 1747, le supprima, comme abusif, et en même temps accorda aux travailleurs le droit d’exproprier les terrains utiles ou inoccupés, privilège qu’un arrêt du 18 mai 1786 soumit à l’appréciation de l’autorité administrative et que les lois du 28 juillet 1791 et du 21 avril 1810 n’ont pas autrement réduit mais que la jurisprudence a quelquefois contesté. — Le petit nombre des ouvriers imposait sa loi à l’industrie et à la vente en l’aggravant encore par la tyrannie jalouse de ses prétentions. Les ouvriers d’à-haut formaient comme une aristocratie plébéienne, tenant à distance l’ouvrier des foncées et où n’était admis à pénétrer par l’apprentissage, que le chérubin ou fils du maitre fendeur, à l’exclusion même du gendre ou du petit-fils. D’autre part une cérémonie particulière célébrait la réception de l’apprenti d’à-bas dans les rangs des travailleurs. C’est le guêtrage, qui après la messe entendue dans la chapelle de St-Lézin, réunissait la corporation en guêtres et sabots ferrés, chaque maître la barre en main. Le parrain du jeune ouvrier lui posait sur la jambe gauche, la marraine sur la jambe droite une guêtre de feutre noir avec des cordons en croix, devant l’assistance, debout, tête nue. On traitait de pigrolliers les rares étrangers introduits sur les chantiers et pour la plupart, comme aujourd’hui, amenés de Bretagne. — Un arrêt du Conseil d’Etat du 20 octobre 1741 ordonna la suppression de ces privilèges et de ces pratiques, mais demeura impuissant à dominer l’opposition constante et les grèves. Autant en advint-il des arrêtés du 26 fructidor an II et du 6 août 1808, jusqu’au règlement intérieur du 29 août 1855, appliqué sur toutes les carrières du centre d’Angers, qui en a enfin obtenu raison, non pas sans de longs murmures, aujourd’hui d’ailleurs apaisés, comme l’amertume d’autres souvenirs.

Le 20 juillet 1789 un délégué des chantiers. Périsseau, était venu offrir à la municipalité d’Angers l’aide de 2,000 défenseurs contre les fauteurs de troubles. Pourtant au 5 septembre 1790 les perrayeurs firent bande avec les perturbateurs, qui tentaient d’envahir la ville, V. t. I, p. 42. — Et comment ne pas au moins mentionner la Marianne insensée, qui par une admirable nuit d’été (26 août 1855) amenait dans les faubourgs d’Angers des bandes, armées sans but avoué, dispersées sans combat ?

La paroisse dépendait de l’Archiprêtré d’Andard, de l’Archidiaconé, de l’Election, du Grenier à sel et du District d’Angers. — La moitié du sol à la Révolution était en mains ecclésiastiques. Les pauvres abondaient et il n’existait pas même un simple bureau de Charité.

Maires : Noël Bougeant, 1791. — Cadieu, 9 décembre 1792. — Haligon, 16 décembre 1792- an III. — Pierre-Frédéric Paimparé, né à Tours le 10 octobre 1765, professeur de musique à Angers de 1782 à 1791, officier en septembre 1791 dans la compagnie de canonnière du 3« bataillon des Volontaires, chef de la garde nationale de Trélazé, président du canton, puis maire,