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ment favorisée dans le pays, et la vendange en provenant ne payait la dîme qu’au vingtième. — Carrières de tuffeau autour du Bellay. — Exploitation de bois de charpente. — Elève de vers à soie dans le bourg.

Commerce de bestiaux, porcs, chevaux, des divers produits de la vallée et, depuis une dizaine d’années, de viandes abattues, à destination de Paris.

Foires les vendredis qui précédent les 20 janvier, avril, juillet et octobre, mais sans importance ni avenir.— Assemblées le 3e dimanche de mai, fête des pompiers, et le dimanche qui suit la saint Doucelin, patron de l’église, 11 juillet.

Un projet de construction de mairie, arrêté de— puis 1847, sur les plans de M. Joly-Leterme, n’a pas encore été mis à exécution. — École acquise en 1859.

L’église (cure, 10 novembre 1802), dédiée à saint Doucelin, qu’on prétend né sur la commune, a été agrandie et pour la plus grande partie refaite en 1834. La nef (34 mètres sur 10 en largeur), éclairée de chaque côté par trois petites fenêtres à vitraux modernes, se termine par un chœur, à mur plat, où s’appuyait autrefois le grand autel. La première pierre en avait été bénie le 6 août 1716. C’était l’œuvre de Pierre Renault, entrepreneur de Saumur. Deux arceaux ogivaux s’ouvrent à la hauteur du transept et forment comme deux chapelles latérales. — À droite, l’autel de Saint-Joseph, où se remarque une belle toile représentant un moine agenouillé, saint Jean Gualbert, fondateur de la Vallombreuse, devant le Christ crucifié, dont le bras droit se détache de la croix et s’abaisse vers lui pour le bénir ; à gauche, l’autel de la Vierge avec une copie de l’Assomption, d’après Prudhon, par Mlle  Gerbert, don de l’empereur en 1857. Une autre Assomption, œuvre plus que médiocre, placée avant 1789 sur le grand autel, décore l’entrée de la nef. Dans le chœur, à droite et à gauche, une Salutation Angélique en deux panneaux (xviiie siècle). Au fond, joli vitrail de Tours, donné par M. Léon Lemeunier, en 1861. La chapelle du nord porte la date de 1510. Dans le mur voisin subsistent les traces de la porte latérale qui communiquait avec le prieuré.

Beau presbytère construit en 1810 sur les dessins de l’ingénieur Normand. On y conserve un ancien portrait de l’évêque de Vaugirauld.

Russé, V. ce nom, ancienne commune, réunie à Allonnes par ordonnance du 18 juin 1842, forme une paroisse distincte érigée en succursale par ordonnance du 3 mai 1846.

À l’entrée du bourg, vers l’est, un beau et vaste préau bordé d’une double rangée d’arbres occupe l’emplacement du plus ancien cimetière. On y a trouvé, au moment des plantations, de nombreuses médailles romaines et une quantité considérable de briques à rebord. Au bout vers nord, dans une vigne dite le Pasquier, s’élevait primitivement, dit-on, l’église Saint-Jean-des-Bois, Sanctus Johannes a ligno, dont le souvenir se retrouve encore au xviie siècle dans une note des registres paroissiaux, quoique l’église et son vocable eussent depuis longtemps disparu. Le pays primitivement occupé par la Loire, qui, jusqu’à la construction des levées et trop souvent depuis, l’a envahi à toute crue, était pourtant habité par une population compacte dès les temps antiques, comme l’attestent le grand nombre de tombeaux en tuffeau rencontrés dans la vallée. La voie romaine de Tours par Bourgueil entrait sur la commune près la Pierre Saint-Doucelin, V. ce mot, et, sans faire aucun angle, comme la route actuelle, se dirigeait droit vers le bourg et le traversait. — Tout le plateau vers nord était couvert d’une vaste forêt, boscus sancti Johannis juxta Alumnam (Liv. N., chap. 190).

Vers le ixe siècle, le comte d’Anjou y établit les moines de Saint-Florent en leur donnant tout ce qu’ils pourraient défricher. Après de longues querelles avec le seigneur de Montsoreau, qui leur contestait ce don, une convention solennelle reconnut aux moines, 1070-1118 (Liv, bl., f. 51), toute la basse et moyenne justice de la terre et du bourg, sauf les quatre cas de meurtre, vol, rapt et incendie, le droit d’y avoir huit hospites ou. tenanciers avec usage du bois mort, sous l’obligation pour chacun d’eux de fournir un homme d’armes au seigneur de Montsoreau, quand il passerait la Loire au service du comte, le droit de parnage pour 100 porcs dans les forêts dépendant de Montsoreau, celle de Russé exceptée, enfin le droit exclusif de four à ban, où devraient cuire les tenanciers même de Montsoreau, résidant à Allonnes. — Le 5 décembre 1441, le roi accorda au prieuré des lettres de sauvegarde.

Le plus ancien document du xe siècle donne à l’église des moines le double vocable de Saint-Jean et de Saint —Doucelin ; mais d’autres titres presque contemporains (Liv. d’A. f. 1, 4, 6 ; Liv, N., p. 39) constatent dans la villa d’Allonnes l’existence de deux églises : Saint-Jean, église sans doute de la paroisse primitive, fondée, bâtie et possédée longtemps par le seigneur de Montsoreau, qui de tout temps y fut reconnu dans les privilèges de fondateur et de seigneur du fief ; Saint-Doucelin, chapelle du prieuré, où furent transférés les offices de la paroisse, quand la première tomba en ruines ou fut abandonnée. La cure était à la présentation du chapitre de Saint-Pierre-Maulimart. Le titulaire percevait une rente annuelle du prieur, remplacée par diverses dîmes dans la vallée, pour l’acquittement du service divin au prieuré. Le prieur était tenu de plus d’héberger à dîner les desservants, les jours de fêtes solennelles et de la Saint-Doucelin. — Le chapelain de Sainte-Catherine en L’église Nantilly de Saumur percevait le 6e de la grande dîme d’Allonnes, qui se recueillait au prieuré ; mais le prieur, pendant qu’on l’y ramassait et qu’on battait les gerbes, avait droit de tenir sur l’aire six pourceaux et six oies, pour y manger à leur volonté. — Le prieur donnait les mesures à ses tenanciers en prenant l’étalon de Montsoreau et les timbrait de sa marque, une crosse.

Au xve siècle, Allonnes était «  un bel et grand bourg  » de 40 ménages, tous dans le fief de Saint-Florent, sauf deux ou trois relevant du Bellay.

Le prieuré lut réuni au Séminaire d’Angers par décret de l’évêque du 6 décembre 1749. En avaient été prieurs : Pierre Robert, 1304. — Guill. Robert, 1321-1327. — Thomas Gillet, 1410. — Émery Pontoise. — Jehan de la Grésille. — Mery Pinguet. — Pierre Boutavant, 1437. — Gilles Defay, 1447-1489. — Bertrand d’Alencé, 1494. — Thibauld du Bellay, 1506. — René Groussin, 1593. — Guill. Douard, 1608.— Louis Texier, 1622-1628 — Nic. Thévenart, chanoine du Mans, 1669. — Denis Thévenart, 1674. — René Hersandeau, 1717. — Jean Vallette, sieur de Cbampfleury, 1746.

En 1484, le curé d’Allonnes était Jean Gallart,