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Croix d’Angers, mort en fonctions, le 23 avril 1781, âgé de plus de 60 ans. Une mention particulière lui est due pour ses libéralités envers son église qu’il dota de calice, chasubles, devants-d’autel, à ses dépens. Jean Dron, originaire de Coutures, vicaire de Vauchrétien, en faveur de qui avait résigné Goupil, eut à lutter, pour occuper la cure, contre Huault de la Benardrie, qui en exerça les fonctions pendant deux ans jusqu’à sa nomination à celle de Craon (27 déc. 1782). Dron, mis en possession par arrêt du parlement du 2 août 1783, siégea jusqu’au 9 juillet 1791. Le 9 octobre, Brotier l’a remplacé comme curé constitutionnel. Son prédécesseur, Dron, réfractaire au serment, fut compris dans le convoi des prêtres déportés qui partit le 12 septembre 1792. Débarqué le 12 octobre suivant à Santander, il s’établit près de là à Astillero de Guarniso, où il attendit l’heure du retour, que sollicitèrent officiellement pour lui ses paroissiens.

L’histoire civile ne présente guère d’autres faits particuliers que le passage sur la route voisine, en 1565, du roi Charles IX, qui dîna le 5 octobre au château de l’Orchère. «  Pauvre village et petit château  », dit Roger. Une autre visite qui produisit autant d’émoi, fut la venue, en novembre 1771, d’un détachement de gardes de gabelles, qui y prit séjour avec un lieutenant. Ces agents abhorrés quittèrent la place au bout d’un an, « sans avoir fait aucune capture  », et retournèrent à Thouarcé, leur campement ordinaire.

La seigneurie d’Alençon appartenait au seigneur de la Motte-Angibert (V. ce nom), acquise en dernier lieu par les Brissac. Deux gentilshommes privilégiés seulement résidaient sur leurs terres en 1789, M. de la Tour-Landry et M. Châle, faisant valoir leurs fiefs. L’élève du gros bétail y était surtout pratiquée, quoique les prairies manquassent. Beaucoup de pauvres d’ailleurs dans le pays, mais peu de mendiants.

La paroisse relevait jusqu’à la Révolution de l’élection et de la subdélégation d’Angers, et fut comprise d’abord, en 1787, dans le district de Brissac, puis, en 1790, dans celui de Vihiers et dans le canton de Chavagnes, rattachée au canton de Thouarcé en l’an iv, et, avec ce canton, à l’arrondissement de Saumur, puis, par la loi du 3 frimaire an vi, à celui d’Angers, de nouveau à celui de Saumur par la loi du 28 pluviôse an viii, et une dernière fois à celui d’Angers en 1824. — En était’agent municipal, Forest, en l’an iv ; — Vallée, an VII. — Maires, Chartes Drouet, 1 messidor an viii ; — Phil. Jos.-Augustin de Maillé, 2 janvier 1808 ; — Joseph Guérineau, 28 mai 1832 ; — René Tassis, 23 février 1847.

Arch. de M.-et-L., Séries C et L., etc., et de la mairie d’Alençon, Série E.— Rev. de l’Anjou 1854, t. I, p. 191. — Voir, pour les diverses localités, à leur article, notamment Bois-Laurent, l’Orchère, la Turpinière, l’Échasserie, la Pontonnière, la Jallière, l’Aunay Gringuenière, etc.

Alleuds (Les) arrondt d’Angers (23 kil.), canton de Thouarcé (10 kil.). — Villa que. vocatur Alodi, 970 (Cartul. St-Aubin, f.66.) — Alodium, 1077, 1156 (Ibid. et Livre Bl. de St-Florent, f. 36).— Alodum, 1082-1102, Alodia, 1124 (Cartul. St-Serge, pp. 103 et 212, et Cartul. St-Aubin, f. 67).— Les Alluzes St-Aubin, xviie siècle (Ét.c). — Les Allutz, 1759 (Carte de Nolin). — St-Aubin-des-Alleuds (Cassini).

Le village est sur un plateau, le long de la route départementale n° 2 des Ponts de-Cé à Loudun, croisée dans le bourg même par le chemin de grande communication d’Allençon à Saint-Mathurin ; — entre Quincé (4 kil 200 m ), Saulgé-l’Hôpital (4500 m.), Allençon (3 kil.), dont le ruisseau de l’Étang-aux-Moines (V. ce mot) forme la séparation.

Le ruisseau de Ferré, source ferrugineuse, naît sur la commune.

En dépendent les h. ou vill. de Launay (3 k.), les Grouas (1 500 m.), le Pancier (500 m.), le Grand-Bouchet (2 k. 1/2), le Haut-Bouchet (1 500 m.).

Bureau de poste et perception de Brissac (5 kil.).

Superficie : 1047 hect., dont 35 hect. 16 ares en bois.

Population : En 1720-1726, 384’hab. — En 1789, 107 feux.— En 1826, 516 hab. — En 1831, 535 h. — En 1841, 557 h. — En 1851, 587 h. — En 1856, 562 h. — En 1861, 586 h. — En 1866, 582 h.

Assemblée le 1er dimanche de septembre.

L’église, délaissée tout à fait en dehors du bourg et comme enclave d’une ferme, est précédée d’un porche en bois. Le portail roman, à plein cintre mais sans moulure et d’ailleurs mutilé, est percé d’une petite fenêtre tréflée et soutenu à gauche par un contrefort. À l’intérieur, la petite nef voûtée en bois (13 m. sur 4 m. 60) s’abaisse et se rétrécit en un étroit passage sous l’arc ogival du transept. La chapelle du bras droit, seul vestige ancien (xive siècle), porte une clé sculptée de deux étoiles. La chapelle de gauche et l’abside (sanctuaire et chœur, 5 m. 30 sur 3 m. 60) sont modernes et sans caractère. Une curieuse chaire du xviiie siècle montre grossièrement sculpté en bois le patron de l’église, saint Aubin. Le clocher est un campanille ou bretesche à jour à deux baies. Tout l’édifice, absolument insuffisant, va être bientôt jeté bas et reconstruit.

L’ancien prieuré y attient et sert de cure.

La route antique d’Angers à Doué, reconnaissable encore dans les prés de Ferré, V. ce mot, passait à quelque distance de l’église, vers l’ouest et plus loin encore du village actuel. — Le nom des Alleuds indique, pendant les premiers siècles de la conquête, une terre de Franc, libre, indépendante, qui par partie au moins était advenue aux comtes d’Anjou. La comtesse Adèle, bienfaitrice insigne de Saint-Aubin d’Angers, en donna l’église par acte du 6 mars 975 (n. s.) à cette abbaye, qui posséda bientôt dans ce pays un de ses plus riches prieurés. À la fin du xviiie siècle, la moitié au moins de la paroisse appartenait aux moines. Les habitants se plaignent amèrement, dans leur cahier de 1789, des dégâts causés impunément sur leurs cultures par les lapins, qui infestaient en quantité prodigieuse les bois des Bénédictins et de là les champs, et aussi des pigeons seigneuriaux. Ils signalent encore un abus « dont il n’y a peut-être pas un cas semblable dans toute la province d’Anjou. » Ils payaient la dîme des blés au 12e et même au 6e et avec l’obligation d’attendre en plein champ quelle fut comptée par les commis du fermier, au risque de perdre le tout par les mauvais temps. — Une obligation moins lourde et dont la paroisse se faisait une fête pesait sur tous les vassaux du prieuré. Chaque nouveau marié devait, dans l’année, présenter au prieur une grosse boule de bois qui n’eut ni trou ni