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St Mainbeuf, VIIe s., que l’on dit d’ordinaire être Carbay, me parait plutôt Cherré ou Querré, la rédaction de Marbode portant Caprariensis. — Entre Pouancé au N., la Prévière (4 kil.) à l’E., et le dépt de la Loire-Inférieure à l’O. et au S.

Un chemin d’intérêt commun (2 kil. 900 mèt.) relie le bourg à la ronte départementale de Pouancé à Châteaubriant, un peu au-dessus de sa jonction à la route de Rennes à Segré. Le chemin d’intérêt commun de Soudan à la Prévière entame à peine vers S. le territoire.

Y naît le ruiss. dit de Carbay ou de Fontané, qui coule de l’O. à l’E., longe le bourg vers Sud, reçoit sur la g. le ruiss. de l’Année-Vingt et se perd sur la Prévière dans l’étang du Fourneau ; 4 kil. de cours ; — y passent les ruisseaux de l’Année-Vingt, du Plessis-Mesle, qui forme la limite vers S., et de la Ménesterie.

En dépendent le ham. du Bourg-d’Amont (6 mais.) et 29 fermes ou écarts (38 mais.).

Superficie : 763 hect. dont 4 h. 64 ares en bois.

Bureau de poste et perception de Pouancé.

Assemblée, autrefois très-importante, le dimanche qui suit le 4 juillet (St-Martin).

Population : 80 feux en 1720. — De 1777 à 1791, 195 naissances soit 12 environ par an. — 70 feux en 1790. — 262 hab. en 1821. — 250 hab. en 1831. — 254 hab. en 1841. — 272 hab. en 1851. — 283 hab. en 1861. — 304 hab. en 1872 dont 90 au bourg (28 mais., 28 mén.).

Mairie avec Ecole communale de garçons dans une maison acquise par autorisation du 30 mars 1846. — Ecole libre de filles (Sœurs de Torfou).

L’Eglise, dédiée à St Martin (succursale, 5 nivôse an XIII), a été reconstruite de fond en comble en 1865, en style du XIIIe s., nef unique de trois travées, avec transept formé par les chapelles de St-Joseph et de la Vierge.

Il n’a été signalé aucune trace celtique sur la commune. — La villa au XIe s. dépendait du domaine des comtes d’Anjou. Un jour le comte Geoffroy-Martel dînait dans sa chambre à Angers quand un moine de Marmoutiers entre et après le salut d’usage : « Comte, dit-il, nous fuyons la guerre qui est entre Brient et Robert de Vitré. Donnez-nous asile. — Volontiers, répartit Geoffroy, si vous savez où. — À Carbay, entre Pouancé et Châteaubriant. — Toute la terre entre Pouancé et Châteaubriant, je la voudrais bien cultivée, si Briant, mon ennemi, ne la ravageait pas. — Nous avons toute sécurité de Briant. — Allez donc, dit le comte, et entendez-vous seulement avec les tenanciers, » et tout aussitôt il appelle Landri, son lieutenant de Pouancé, et lui recommande les intérêts des moines, « comme la prunelle de ses yeux » sicut oculos suos, dit la charte (1050 circa). La villa s’étendait alors vers l’E. jusqu’à la Prévière, vers l’O. jusqu’au torrent de Malenoue, aujourd’hui de la Ménesterie, au N. jusqu’au grand chemin de Neuville, aujourd’hui sur Pouancé, conduisant de Bretagne en Anjou, au S. jusqu’au ruiss. du Plessis-Mesle et à la villa de Bouvenay, Volvaner, dans la Cne de Soudan. — Les moines de Marmoutiers y installèrent

aussitôt un prieuré que les anciens Pouillés de l’abbaye disent « de nul diocèse » ; mais dès au moins le XIIIe s. l’évêque d’Angers y avait droit de gîte et de repas. Par une transaction de 1233 il se réserva la collation de la cure, la confirmation des enfants et divers cas spécifiés, reconnaissant au prieur toute la juridiction ecclésiastique attribuée d’ordinaire aux officiaux, avec titre de châtellenie et seigneurie de la paroisse. Ce dernier droit lui était contesté par le curé et même une sentence de l’Officialité interdit an prieur de se l’attribuer (18 août 1764), quoiqu’en fait il en jouît encore en 1789.

Prieurs : — Hervé, 1070 circa. — Albert, 1080. — Durand, 1094. — Briant Pasquier, 1406. — Jean de la Pouèze, 1569. — Thomas Chauvigny, 1603. — Henri de Bruc, 1628. Claude de Bruc, 1635. — Paul Bayart, de St-Remy de Reims, 1641. — Gratien Renoul, sous-prieur de Beré, 1644, 1650. — Franç. Vaudry, 1658, 1683. — Jean-Franç. Mollandin, 1698. — Claude-René Proust, 1768, † aumônier à l’hospice de Pouancé le 13 août 1772. — Martial de Clédat, licencié en droit civil et canon, chapelain du comte de Provence et clerc de la chapelle des Filles de France, installé le 29 novembre 1772 par procureur.

Curés : — Mathurin Richard, † le 30 décembre 1602. — Jean Pinson, 1604, 1624. — René Pinson, 1636, passe en 1650 curé du Bourg-d’Iré. — Charles Pouriats, chanoine du Tremblay, 1650, 1667. — Franç. Trovalet, ancien vicaire, 1672. — Jean Esnaut, 1680, † le 10 mars 1696, âgé de 47 ans. — N. Lherbette, 1696. — C. Roche, 1697. 1702. — Jean Bordère, 1705, † le 24 avril 1710, âgé de 30 ans. C. Roche, de nouveau, 1710. — Franç. Aubé, chapelain de la Grande-Devansaie, janvier 1711, † le 5 août 1749, âgé de 74 ans. — Jean-Bapt. Brillet, août 1749, † le 4 août 1755, âgé de 44 ans. — Étienne Bouet, originaire de Jallais, août 1755-13 septembre 1761, † à Angers le 3 décembre 1780, âgé de 78 ans. — N. Fricot, décembre 1761. — J. Peltier, 11 juillet 1764. Il bénit le 31 mars 1766 un nouveau cimetière, au refus du prieur de laisser agrandir l’ancien. Le 27 mai 1777 il célébra aussi en grande pompe la translation de reliques de St Séréné, envoyées de Rome. — Il passe à la cure de Sceaux en 1786. Et. Lebreton, 22 mai 1787, officier public en 1793.

Le moulin banal, l’étang et la chaussée appartenaient au prieur et furent supprimés à la requête des paroissiens par sentence de la Sénéchaussée d’Angers de 1766. C’est dans cet étang, transformé en prairie mais dont la chaussée subsiste encore, que se célébrait la principale cérémonie du fameux Roi de Carbay. Tous les ans, le lundi de Pâques, les paroissiens réunis élisaient un roi, tenu bon gré mal gré d’accepter. Portant une gaule pour sceptre, une couronne de bois de saule sur la tête, avec des oreilles de lièvre pour fleurons, il était conduit à l’église où tous les honneurs lui étaient rendus, pain béni, encens, eau bénite. Après la messe, il se transportait au moulin avec l’ancien roi, et tous deux, nus, alors que les