Page:Port - Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, tome 1.djvu/517

Cette page n’a pas encore été corrigée

BOU — 453 — BOU

ange agenouillé, jadis peint, avec on long phylactère sar les bras (XVIIIe s.) Dans un pâtis, au centre, sur un petit monticule, s’élève une croix, mentionnée pour la première fois dans les textes du XIIIe s. : — La Croeiz Saint-Aostin jouste le chemin à aller à Sorges 1299. — In parochia et apud Crucem Sti-Augustini 1300. — Ad locum nuncupatum Crucem Sti-Augustini 1381. — Une closerie appelée la Croix 1520.

— Au sortir du chemin, vers S., à droite, dans une fenêtre bouchée, est plaqué un bas-relief, coupé sur les bords et d’exécution barbare (XVIIe s.), figurant une Descente de Croix.

— La terre, fief et seigneurie de la Croix 1602, voisine du carrefour, appartenait à l’abbaye de Toussaint d’Angers et fut vendue natt le 5 octobre 1791. Elle relevait des fiefs du prieur de Balée et de St-Aubin d’Angers et devait chaque année au grand-archidiacre de Saint-Maurice 16 boisseaux de seigle « et le plein d’une pipe de bon vin moust ».

Bourg-l’Evéque, canton de Pouancé (13 kil), arrond. de Segré (14 kil.), — à 80 kil. d’Angers. Vicus Sancti-Philippi 1148 (Cart. St-Maurice, f. 129).— Sanctus-Philippus 1199 (St-Maurice. fabrique, f. 432).— Foresta de Burgo episcopi. — Vinee Sancti-Philippi de Burgo episcopi XIIIe s (Ib.).—Burgus episcopi 1222 (Top. Grille).

Le bourg, auquel se rattachent les hameaux de la Ville (3 mais.) et de la Borderie (3 mais.), forme, sauf deux fermes et un moulin, l’unique centre habité de la commune. — Une partie même vers l’E., y compris l’école, dépend par extension de la Cne de Bouillé-Ménard. — II s’élève au faîte d’une côte escarpée d’où l’on ne domine que les taillis de la forêt d’Ombrée, qui couvre vers S. presque la moitié de la commune, la moindre en superficie de tout le canton ; — entre Grugé (3 kil.) vers N. et vers l’O., Combrée (2 kil. 1/2) vers S., Bouillé-Ménard (3 kil.) vers l’E. — Le chemin neuf de grande communication de la Potherie à Gâteaugontier traverse le bourg et la forêt.

Y passent les ruiss. de Rutort et des Nouettes ; y naît le ruiss. de Misengrain, qui traverse de l’E. à l’O. en formant la bordure N. de la forêt.

Superficie : 448 hectares dont 194 hect. 7 ares en bois, le reste pour partie en landes défrichées.

La Mairie est installée dans un véritable galetas, où l’on aborde par une échelle, au-dessus d’un bûcher. — L’Ecole mixte (Sœurs de Torfou) loge dans une maisonnette acquise en 1842, sur le territoire de Bouillé-Ménard.

L’Église, dédiée à St Jacques et St Philippe (et non St Christophe, comme le dit le Pouillé de 1783), érigée en succursale par le décret du 5 nivôse an XIII, a été restaurée en 1825 et 1831. — On a construit en 1843, à nouveau, clocher, chœur, chapelle et sacristie. Un ballet en bois précède le pignon nu et le portail déformé, sans caractère comme tout l’édifice. — A l’intérieur, autels, avec statues de St Sébastien et de la Vierge, et dans l’abside, sur une console, une jolie Vierge avec l’Enfant, du XVIIIe s.

Population : 200 communiants en 1680. — 85 feux, 385 hab. en 1720-1726. — Plus de

100 feux, an X. — 390 hab. en 1821. — 380 hab. en 1831. — 355 hab. en 1841. — 370. hab en 1851. — 384 hab. en 1861. — 371 hab. en 1866. — 361 hab. en 1872, dont 292 au bourg (93 mais., 90 ménag.).

Bureau de poste et perception de Combrée.

Ni foire, ni marché, ni assemblée ; nulle autre industrie que celle du charbonnage. — Il n’y a pas cinquante ans que les deux tiers des habitants, récoltant le lin et fabriquant sur place, couraient les alentours jusqu’à Châteaubriant et Châteaugontier, pour vendre leur fil, de 12 à 15 francs la livre. Ce commerce est complètement tombé.

Aucune trace gauloise ni romaine n’a été signalée sur la paroisse, couverte tout entière jusqu’à ces derniers temps de landes et de bois. — Le domaine appartenait aux seigneurs de Bouillé, qui, du consentement de leur suzerain de Pouancé, en firent don à l’évêque Ulger et à son Chapitre. L’évêque y construisit un bourg (vicus), y fonda une église en l’honneur de St Jacques et St Philippe et par son testament (1148) restitua tous les droits à son Chapitre, qui de son propre aveu avait fait tous les frais de l’installation nouvelle. La terre portait le nom de villa, terre ou bourg de St-Philippe ; ce n’est qu’au XIIIe s. qu’on rencontre la dénomination actuelle. Rainaud de Bouillé ajouta aux libéralités de son grand-père la donation d’une terre et d’un bois près le ruiss. de Rutort. — G. de Pouancé, partant pour la croisade, concéda au Chapitre des droits importants d’usage (1157-1178) dans la forêt d’Ombrée, mais qui ne cessèrent d’être contestés ; et au XVIIIe s. le Chapitre, ayant affaire à la famille puissante de Villeroy, dut transiger (20 août 1718) et accepter en échange une rente de 60 livres.

Tout ce pays, aujourd’hui inconnu des vignerons, était au XIe s. et jusqu’au XVIe au moins parsemé de vignes, échalassées comme on fait en Périgord et en Touraine.

Le Chapitre de St-Maurice avait sa maison seigneuriale, attenant à la gauche de l’église et dite encore les Salles, où se tenait sa juridiction. Vis à vis, un vieux logis à pignon et tourelle s’appelle le Peul, faisant face à l’ancien poteau de justice.

Le curé, à la présentation du Chapitre, prenait par délégation le titre de seigneur de la paroisse.

Il faut se garder de faire confusion avec la terre de Bourg-l’Evêque, Cne de Simple, qui relevait également du Chapitre de St-Maurice et qui n’était pas paroisse, et aussi avec Bourg-Philippe, dont l’église est dédiée à St Léonard.

Curés : Jean Rutault, qui par testament du 1er mai 1487 élit sa sépulture à Juigné-sur-Loire, dans la chapelle de St-Alman. — Pierre Pelé, 1614, 1623. — Jean Pelé, 1652. — Jacq. Dutertre, 1679, 1693.— Julien Portier, 1695, † le 16 avril 1745, âgé de 84 ans. — Pierre-Henri Perrault, 8 mai 1745, † le 31 mai 1750, âgé de 43 ans. — Alexandre Le Restre de l’Aubinière, 12 juin 1750, † le 18 décembre 1767. — Franç.-Ant. Lebreton, 19 décembre 1767, novembre 1786. — Pierre Paris, 11 novembre 1786, 1791.

Tout le pays, comme celui de Bouille, fut livré à la chouannerie. On trouve encore à la mairie