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FREUDISME ET LIBERTÉ

par l’inconscient, tel est le but de la méthode. D’ailleurs, il y a lieu de distinguer entre la théorie et son application. Que la technique freudienne, avec ses curiosités impudentes, puisse avoir médicalement des inconvénients graves, c’est une question que je n’ai pas à examiner. Une seule chose m’importe : c’est le faisceau d’observations sagaces qui constitue la doctrine[1].

La psychanalyse étant un système du monde, quelle est, dans ce pansexualisme, la pensée du neurologue viennois sur le point spécial de l’homosexualité ? Freud, on le sait, a relevé comme une erreur la confusion qu’on a toujours faite entre la sexualité et la fonction de reproduction. Le sexuel déborde le génital, il lui préexiste. En d’autres termes, ce qui s’éveille, chez l’enfant, à l’âge de la puberté, c’est la fonction de procréation, mais la sexualité, chez lui, est antérieure à cette période de crise et son

  1. Cependant, notre pays ne serait pas ce qu’il est, s’il ne s’y était pas rencontré des hommes capables, soit d’admirer la pensée d’un maître étranger, soit de la discuter sans parti-pris. Parmi ceux qui sont favorables au freudisme, citons les Docteurs Toulouse, Laforgue, Allendy, Heuyer, Brousseau etc. Le professeur Claude se montre réservé mais impartial. Enfin, certains adversaires déterminés de la psychanalyse, comme Pierre Janet, paraissent aujourd’hui disposés à se départir un pou de leur ancienne attitude.