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DANS LE CLIMAT DE LA POÉSIE

tumes et des lois, et là une « plaie », comme dit le bon Zola, et la plus abjecte.

En cette même année 1895, dans un pauvre logis de la triste rue Descartes, un homme approchait de sa fin, lequel, au temps de sa jeunesse folle, avait tenté, dans la direction défendue, l’impossible conciliation des deux univers, celui de la fiction et celui du réel.

Tournant le dos à Paris, le long de la route d’Arras, les deux irréguliers, un jour, avaient fui : l’un, presque un enfant, hirsute, efflanqué, furieux, sans cesse sacrant et crachant par terre ; l’autre, de dix ans plus âgé que son ami et tout aussi violent, mais combien plus faible, perpétuellement jaloux.

Que nous sommes loin, ici, de l’orgie antique où l’acte s’épuise tout entier dans le geste qui l’accomplit et ne laisse après lui ni regret ni remords. Rien, non plus, dans cette aventure, de la rencontre au verger, qu’accompagne le chant d’ « une flûte invisible ». Rien des jeux à demi-rêvés de l’érotisme oriental, semblables aux circuits d’une chasse à travers une forêt bleue, dans une tapisserie.

Deux vrais poètes pourtant. Mais où vont-ils ainsi ? en Belgique, en Angleterre, de nou-