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RETOUR VERS LE PASSÉ

de savoir comment nous nous y prenions pour accorder la marque d’infamie qui nous semblait inséparable des amours uraniennes avec les tableaux que font de ces amours, en maint endroit, les auteurs anciens.

Et nos professeurs eux-mêmes, que pensaient-ils ? Ayant fait de l’imitation de l’antiquité (en paroles) un des dogmes de leur système d’éducation, admettaient-ils donc qu’il y eût dans les mœurs antiques des parties réservées ? Je crois qu’en vérité ils ne se posaient même pas la question. Nul ne s’inquiétait de faire à notre usage le départ du bon et du mauvais dans la civilisation païenne. C’est l’antiquité en bloc qui nous était donnée pour modèle. À nous, grimauds, de nous débrouiller.

Toutefois, je ne veux pas dire par là qu’il faille expurger encore davantage les livres de classes, découper les textes anciens jusqu’à n’en plus garder que des phrases intercalées dans la syntaxe à l’appui des règles. J’évoque seulement des souvenirs, je constate des faits rétrospectivement, à savoir de quelles idées confuses on a nourri notre jeunesse, de quelles conceptions mal définies se composait alors l’idéal offert, avec d’autres, contradictoires, à notre admiration.