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RETOUR VERS LE PASSÉ

propos, apparaît d’une manière frappante dans une lettre d’Émile Zola, datée du 25 juin 1895, un mois à peine après la condamnation d’Oscar Wilde, lettre que l’auteur de La Terre et de tant d’autres ouvrages considérés alors, en bien des milieux, comme d’une obscénité révoltante, écrivit de Médan à un docteur de Lyon.

L’objet de cette lettre était le fait suivant : quelques années auparavant, Zola avait reçu d’Italie une sorte de confession anonyme rédigée en français, laquelle lui avait été adressée par un italien de vingt-trois ans, appartenant à une riche famille. Ce correspondant, qui se proclamait grand admirateur de Zola, avait choisi son auteur préféré pour s’ouvrir à lui sur son cas. Ce cas était celui d’un uraniste.

Zola commence par déclarer qu’il avait été frappé du grand intérêt physiologique et social du document en question. Touché par sa sincérité absolue, il avait eu, dit-il, le désir d’utiliser ce manuscrit, selon le vœu pressant de la personne qui le lui avait envoyé, mais en vain avait-il cherché sous quelle forme il en aurait pu rendre la donnée acceptable. Non sans mélancolie, peut-être même avec quelque fatigue, il avoue que, se trouvant alors aux heures les plus rudes de « la bataille littéraire », celle