Page:Porché - L’Amour qui n’ose pas dire son nom, 1927.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
CONCLUSIONS

propagande du vice proprement dit n’excéderait point les limites des cénacles (ce qui n’est pas, comme on le voit par l’exemple un peu ridicule des gens du monde, toujours à l’affût des « snobismes »), il y aurait lieu de relever comme un phénomène inquiétant ce désaccord entre le terroir et la fleur, si je puis dire, entre le fonds français et la littérature qui se donne comme la plus récente illustration de notre génie.

On parle quelquefois, en politique, de « minorités agissantes ». Mais c’est surtout dans les Lettres et les Arts que le terme trouverait à s’appliquer avec un sens plein. En littérature, toujours ce sont des minorités, c’est-à-dire ici des talents, qui ont exercé une action, laissé une empreinte. Naguère encore, ces minorités étaient en rapport intime, en communion avec le tempérament général du pays. Aujourd’hui, elles sont en opposition avec ce tempérament, et ne laissent pas, cependant, d’agir sur lui, de le troubler, de le fausser peut-être.