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CONCLUSIONS

À cela nos subtils contradicteurs répliqueront que nos étonnements cesseraient, comme tomberait d’elle-même notre argumentation, si nous consentions une bonne fois à répudier l’ancienne équation : pédérastie = vice, et à la remplacer par la suivante : pédérastie = amour. Mais, j’ai déjà dit comment, dans l’état actuel de notre civilisation, pour nous, Français, cette dernière équation n’est recevable, par tolérance, que pour les invertis-nés. Nous n’avons plus à y revenir.

Posons, si l’on veut, la question dans des termes encore plus généraux, de façon à la dégager de toute idée préconçue. Appelons simplement l’hétérosexualité et l’homosexualité « deux différentes manières d’aimer ». Il reste toujours ceci, que l’homosexualité est, à notre époque et dans notre pays, une conception de l’amour particulière.

Florissant dans quelques milieux littéraires, grâce au prestige dont y jouissent des pédérastes notoires, parmi lesquels l’un au moins est un grand écrivain, ce particularisme s’efforce de faire agréer et admirer, comme représentant la littérature française du moment, une littérature qui ne peut-être que le reflet d’une sensualité insolite, l’expression d’une sensibilité autre que la sensibilité générale. Alors même que la