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CONCLUSIONS

leur assouvissement charnel. Il semble qu’elles aient comme une obscure conscience du rang inférieur qu’elles occupent dans la hiérarchie des passions. Elles sont exigeantes, tyranniques, acharnées, peut-être, dans la poursuite de leur extase ; elles sont violentes, parfois meurtrières, lorsque leurs vœux sont frustrés. Mais là s’arrêtent leur délire et leur ambition. Le vice homosexuel n’a point cette réserve ni cette humilité. Non seulement il entend prendre son plaisir où il le trouve, mais que ce plaisir puisse être de basse condition, il se refuse à l’admettre. Au contraire, il souhaite impudemment que ce qu’il y a d’irrégulier dans son instinct soit estimé, proclamé comme une élégance suprême. Et ces notions de délicatesse, de rareté, d’exquisité, d’aristocratie, il les transporte du plan physique au plan moral. Dès lors, l’homosexualité sera, au premier degré, une collection d’individus ayant en commun certaines mœurs ; mais, au second degré, ce sera toute une vue du monde, laquelle comprendra une philosophie, une éthique, une esthétique, voire une politique, avec franc-maçonnerie, fiches, journaux et revues, salons affiliés, expositions, campagnes de presse, lancements, intrigues, ententes secrètes, appuis et fraternités.