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CONCLUSIONS

comme éternelles et universelles des règles qui ne le sont point ; bornons-nous modestement à considérer les faits, la réalité relative, celle du milieu et du moment[1]. Sur ce terrain, nous sommes autorisé à soutenir que l’homosexualité non constitutionnelle, l’homosexualité acquise est un vice qui, malgré l’extension qu’il a pu prendre en des cercles restreints, garde encore chez nous, ainsi qu’il a été dit précédemment, son ancien caractère de « mœurs spéciales ». Or, c’est en faveur de ce vice, qui, dans l’ensemble de la Cité, demeure un phénomène particulier, que des écrivains prétendent obtenir de l’opinion, non pas même la parité de traitement avec les autres licences de l’amour, mais une sorte d’hégémonie spirituelle et comme un prix d’excellence.

Par ces derniers mots, j’ai dessein de souligner de quelle manœuvre sournoise l’abus se double ici. Les perversions hétérosexuelles ne nient guère qu’elles soient des vices. Elles se dépensent et se satisfont tout entières dans

  1. Ce qui d’ailleurs revient à peu près au même, presque toute la morale pratique étant conditionnée par la coutume. Mais l’important, c’est que le terme de « morale » ne soit pas prononcé, car il prête à équivoque, en raison des postulats d’ordre philosophique ou religieux qu’on lui suppose généralement.