Page:Porché - L’Amour qui n’ose pas dire son nom, 1927.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
CONCLUSIONS

diront ces messieurs, comme si l’inversion non-congénitale était la seule anomalie sexuelle qui méritât le nom de vice. D’abord, qu’entendez-vous par vice ? Sous cette dénomination, faut-il ranger toute pratique ayant la volupté pour but indépendamment de la génération ? En ce cas, le vice est installé aujourd’hui dans les meilleures familles. Mais admettons que le vice ne commence qu’à partir d’un certain excès ou d’une certaine complication de moyens dans la recherche du plaisir. Que d’aberrations en dehors de l’homosexualité ! La prostitution féminine ne fourmille-t-elle pas d’horreurs pour lesquelles ceux qui s’intitulent les « normaux » montrent bien de l’indulgence ? Est-ce que le vice ne s’étale pas, ne prospère pas, ne triomphe pas sous toutes les formes et partout, non seulement dans ses officines traditionnelles, « abris des secrètes luxures », mais encore dans les lieux publics, au long des trottoirs, aux devantures des librairies, aux éventaires des kiosques, jusque sur la feuille illustrée que le garçon coiffeur, après nous avoir passé le peignoir, nous tend d’un geste rituel, à la fois autoritaire et machinal ? »

Sans doute. Mais ne moralisons pas, pour ne pas encourir le reproche de représenter