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CONCLUSIONS

fait la loi. Aussi bien est-ce aux littérateurs qu’il faut attribuer, dans l’espèce, la plus grande part de responsabilité, quelquefois dans la mesure même du talent mis au service du prosélytisme, et, de toute façon, matériellement, en raison des moyens quasi-automatiques de diffusion que le livre donne à l’idée ou à l’image.

La littérature, à toutes les époques, a créé ou précipité des courants. Elle en a souvent canalisé ou déversé qui venaient d’ailleurs, mais beaucoup ont pris leur source en elle-même. Pour la librairie comme pour la presse, le régime légal dont nous restons partisan est celui de la liberté absolue. Le seul mot de censure a quelque chose qui nous révolte[1]. Est-ce à dire qu’en présence d’un mouvement littéraire qui risque d’avoir des conséquences fâcheuses il n’y ait qu’à se taire ? Non. Et c’est pourquoi j’ai écrit cet ouvrage. Il faut opposer l’esprit à l’esprit, et faire confiance à la raison.

Ici, je dois parer à une objection que ne manquerait pas de m’adresser, d’une seule voix, tout le petit clan fanatisé. « Vous raisonnez,

  1. Les lectures de la jeunesse doivent être surveillées autant que possible. Mais on ne peut, sous prétexte que cette surveillance est difficile, souhaiter que les auteurs n’écrivent plus qu’ad usum Delphini.