papier. Donc la vie sexuelle, surtout si elle offre des particularités impossibles à décrire, fournira un thème à confessions idéal[1]. Plus une chose est inavouable, plus elle satisfait aux lois du genre. Les « bons » passages sont ceux qu’un combat violent arrache à l’auteur, ceux où les mots lui manquent, où sa plume hésite, renonce… et se décide. Quelle humiliation ! quelles délices !
Dans les Confessions de Jean-Jacques, il y a de ces pages, que tout le monde a lues. Gide est sans doute de ceux que les scènes du séminaire de Turin et les rencontres lyonnaises ont vivement frappé. Non qu’il ne trouvât en lui-même des raisons assez puissantes pour publier Si le grain ne meurt (nous avons montré le contraire), mais un exemple illustre a quelque chose qui entraîne, qui même excite un écrivain à vouloir surpasser son modèle[2]. C’est d’ailleurs en cela que l’écrit, l’imprimé est un acte, et un acte qui peut se continuer, demeurer longtemps agissant.