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GIDE AUDACIEUX

« Mais, dira Corydon, au débat sur lequel vous insistez, ne se borne pas ma thèse. » D’accord. Nous ferons cependant observer que le premier procès, celui des animaux, remplit la moitié du livre, deux dialogues sur quatre. C’est beaucoup si l’on estimait la cause accessoire, beaucoup enfin pour n’aboutir à rien.

Gide a trop de bon sens, et surtout un désir trop anxieux de satisfaire aux exigences de son propre esprit critique, pour que l’argument zoologique lui ait paru à lui seul suffisamment péremptoire. Il a donc appelé, quoique plus mollement, car la fatigue le gagne, la deuxième affaire : celle de l’homosexualité chez l’homme. Mais là, il est tout de suite tombé dans l’erreur que nous avons déjà, au cours de cet ouvrage, signalée comme fréquente, laquelle croit légitimer les mœurs homosexuelles, en déclarant qu’elles ont eu des adeptes chez tous les peuples et dans tous les temps.

Toute morale est relative rappelle Corydon, avec l’arrière pensée d’empoisonner par cette flèche l’hétérosexuel majoritaire dont l’éthique amoureuse aujourd’hui l’emporte. Comment ne voit-il pas, ce disant, qu’il se blesse avec ses