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XIII

L’apologie de l’homosexualité. La prédication d’André Gide. Première phase : Gide prudent. — L’Immoraliste, Amyntas.

Que l’homosexualité fût admise comme objet d’études dans notre littérature, au même rang que les amours hétérosexuelles qui, depuis des siècles, en composent presque exclusivement le fond, de telle sorte qu’à côté du Cycle ancien de la Rose, un Cycle de l’Œillet vert commençât chez nous de se former, cela déjà, nous l’avons vu, fit scandale auprès de quelques uns et excita prodigieusement l’imagination des gens du monde toujours avides de nouveauté. De toute façon, à la foule des complaisants aussi bien qu’aux esprits sévères, l’événement parut étrange, inaccoutumé. Cependant, nul n’eût osé croire, il y a encore quelques années, quand triompha insolemment Sodome et Gomorrhe, qu’un homosexuel, non pas cette fois sous le voile de la fiction, mais à découvert et parlant en son nom personnel, entreprendrait l’apologie de son penchant.