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L’INSTINCT MASQUÉ

Pourquoi le marquis de Custine n’est-il pas heureux ?

Major de mousquetaires en 1814 dans l’armée du comte d’Artois, il a abandonné, la même année, le métier des armes, pour entrer dans la diplomatie. Mais le stage qu’il accomplissait à Darmstadt s’est terminé bientôt par sa démission. On a parlé alors, à mots couverts, d’une histoire assez fâcheuse, d’une amitié un peu trop vive, conçue là-bas pour un jeune homme. Simple étourderie, disent les siens ; Astolphe lui-même était si jeune à cette époque ! Tout cela est bien oublié. Sa mère, depuis, a remué ciel et terre pour lui trouver une femme. Un jour, il est sur le point de conclure une noble et riche alliance ; brusquement, il rompt ses fiançailles, de peur, dit-il, de rendre sa femme malheureuse. Ensuite, il refuse plusieurs beaux partis, s’essaye au roman, à la poésie, à la composition musicale, dîne en ville, lit Malebranche, joue la comédie de salon, s’ennuie irrémédiablement.

C’est dans cette disposition d’esprit qu’Astolphe se lie avec Édouard. À l’automne de 1820, pour les chasses, le comte de La Grange fait un séjour chez le marquis, au château de Fervaques, près de Lisieux. Cependant, il ne paraît pas que