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L’AMOUR GREC


Enfin, si les liaisons passagères entre camarades de palestres constituaient le fond de ce qu’on a appelé « l’amour grec », on doit bien penser que, du temps de Socrate, les invertis-nés, et peut-être Socrate lui-même en était-il un, ont dû profiter de la situation : elle leur offrait des occasions, des facilités. Mieux encore, elle masquait leur anomalie aux yeux de tous et à leurs propres yeux. Ils cessaient d’être des exceptions, des monstres. Quoique leur cas fût de toute autre nature que celui sur lequel les philosophes et les sophistes se plaisaient à discourir ingénieusement, ils bénéficiaient de la confusion.

Aussi bien Alcibiade présente-t-il tous les traits de l’inverti constitutionnel, cultivé et mondain. Il est en tout excessif : intelligent jusqu’à la subtilité ; amoureux des arts jusqu’à l’esthétisme ; élégant jusqu’à l’affectation. Fils de famille qu’environne une coterie, causeur étincelant qui soigne ses effets, en tous lieux, à tout prix, il veut qu’on le remarque : sa suprême jouissance est de scandaliser.

    line, sous le rapport de l’équilibre des lignes et des volumes était un des canons de la sculpture antique. Cette théorie, que Goethe a reprise, et qui s’est longtemps conservée dans nos écoles et nos ateliers, est encore promulguée, au xixe siècle, par Charles Blanc, dans sa Grammaire des arts du dessin.