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L’AMOUR GREC

entre eux[1]. De sorte que, si l’on ôte à la pédérastie antique la parure dont les arts l’ont revêtue et le prestige intellectuel qui s’attache à ce qui fut objet de dialectique, quand les dialecticiens s’appellent Socrate, Platon, Xénophon, si l’on n’envisage que le fait lui-même, il apparaît tout banal : rien de plus qu’une variété à ranger dans la catégorie des inversions occasionnelles et contingentes, comme disent les médecins.

Les cas d’homosexualité observés de nos jours dans les internats peuvent en être rapprochés. Sans doute, les impuretés des collèges, si répandues, si fréquentes, et sur lesquelles les éducateurs prennent trop souvent le parti de fermer les yeux tant qu’elles demeurent secrètes, ces misérables polissonneries n’ont pas la grâce païenne. Il leur manque le rayonnement de la beauté plastique, la hardiesse superbe de la nudité. En outre, des sentiments nés de ces vilaines pratiques les professeurs aujourd’hui ne dissertent pas en classe, à la manière des maîtres anciens parlant à leurs disciples. Mais, en dépit d’un contraste dû à la différence des mœurs et de l’état social, ces deux manifesta-

  1. Les femmes n’étaient même pas admises en qualité de spectatrices dans les stades.