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mondaine, et un pauvre travailleur comme lui, orphelin, obligé de lutter durement pour gagner sa vie ? Alors, un immense et impérieux désir lui vint de fuir ce milieu, d’arracher le fer de la plaie avant de voir sombrer tout en lui : orgueil, volonté, énergie.

Quelques jours plus tard, dans un de ces naïfs moments d’expansion auxquels était sujet le malade, M. Ladislas lui confiait les rêves de fortune qu’il faisait pour sa fille chérie. « Cela t’étonne de m’entendre parler comme cela, disait-il, moi qui ai affiché toute ma vie un si grand mépris des choses matérielles ; mais je sais maintenant que l’argent est le grand moteur universel… le magicien qui donne bonheur, esprit, considération,… amour même ! Oh ! je souhaite bien, va, que tu n’apprennes pas à tes dépens combien j’ai raison ! »

Bah ! il était inutile d’insister, et la leçon était toute sue, tout apprise : Voytek en profiterait certainement…