Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.


MARYLKA


I



L e soleil monte, monte dans la grande plaine podolienne, et boit une à une les gouttes de rosée qui perlent aux brins d’herbe du chemin. Il est très joli ce chemin tout étoilé de fleurettes printanières ; un gai ruisseau le côtoie qui va, chantant et sautillant, déverser ses eaux limpides dans un affluent du Dniester, et apporter ainsi son obole à la mer Noire.

Sur la lisière du bois où des lis immaculés se balancent parmi les eaux vertes en chuchotant mystérieusement, une jeune fille de quinze à seize ans s’est hissée entre les branches tordues d’un vieux pommier.