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marylka

intrigant !… Mais pouvais-je me douter, moi !… il était si malheureux là-bas !… Jamais je ne paierai cet argent !… j’irai plutôt en justice ! je démasquerai cette infamie. » Il était effrayant, la face pourpre, les yeux striés de sang, agitant, avec des gestes d’halluciné, ses mains longues et si blanches. Marylka, blême, elle aussi, essayait de le calmer : tout n’était pas perdu,… on arrangerait la chose,… on consulterait.

Mais c’était en vain qu’elle lui parlait, l’exaspération du propriétaire allait croissant. Bientôt il fut pris d’une de ses terribles quintes, suivie d’une épouvantable crise nerveuse.

Maintenant, dans la grande chambre silencieuse, où flottait une fade odeur d’éther, des ombres allaient et venaient, affairées : l’Anglaise d’abord, obséquieuse malgré sa raideur, l’abbé larmoyant et bavard, puis, entourant Nathalie qui se pâmait dans un fauteuil, le docteur, Voytek, l’Arménien, toujours froid