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marylka

elle est allée frapper à votre porte… Mais vous ne lui avez pas ouvert !… et depuis elle n’a pas cessé de pleurer, de se désoler !… et elle aussi s’est sentie abandonnée,… désespérée… »

Les sanglots étouffaient maintenant Marylka, elle éclata.

Interdit par cette explosion de fougueuses paroles, M. Ladislas avait essayé d’abord de se raidir contre l’attendrissement, mais la tension avait été trop forte. Son cœur comprimé si longtemps s’amollissait à la fin ; il étendit les bras et étreignit sur sa poitrine ce petit visage ardent, tout sillonné de larmes, qui se blottissait contre lui avec une tendresse passionnée.

« C’est donc vrai que tu l’aimes, ton vieux père ?… » balbutia-t-il, la voix étranglée.

Elle lui jeta un regard exalté, et se coulant tendrement à ses pieds :

« Je serai votre petite fille à vous seul,… murmura-t-elle, vous serez mon père à moi !… nous nous aimerons bien !… »