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marylka

Et elle se sentait inquiète, avec un besoin infini de tendresse,… de protection.

Il était là… à quelques pas d’elle… derrière ce rideau de gaze flottante. Elle n’avait qu’à pousser cette porte, il serait bien obligé de la recevoir ! Oh ! comme ses artères battaient ! Par la vitre éclairée on distinguait très bien ce qui se passait à l’intérieur de la chambre.

Dans le fauteuil tourné vers le dehors, M. Ladislas, le front appuyé dans une de ses mains, était assoupi. La flamme vacillante d’une bougie l’éclairait en plein visage… Sur ses traits fatigués, une expression douloureuse planait comme si, durant le repos, toute l’amertume inconsciente de son âme remontait à la surface.

Cette douleur muette bouleversa Marylka et ses yeux se gonflèrent de larmes ; elle fit un mouvement.

M. Ladislas se redressa. Elle vit l’éclair farouche de ses yeux, et une voix qu’elle reconnut pour celle des mauvais jours cria :