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marylka

Quant à M. Ladislas, il restait plus que jamais confiné chez lui.

Ces courses vagabondes calmaient le cerveau excité de Marylka, mais, à peine dans son lit, l’agitation reprenait le dessus ; des rêves pénibles troublaient son sommeil : tantôt elle luttait contre les obsessions de l’Arménien ; tantôt, abandonnée de toute sa famille, elle fuyait sur une route longue, dont les pierres aiguës déchiraient ses pieds délicats, tandis que, sur le seuil, son père, le dos courbé, détournait d’elle ses regards. Alors, elle se réveillait avec un sursaut, le front moite, la bouche enfiévrée.

Une nuit qu’elle ouvrait brusquement les yeux, elle vit sa chambre tout inondée de clarté. S’étant vêtue à la hâte, elle courut à la croisée. Le parc entier, baigné par les rayons phosphorescents de la lune, éclatait triomphant. Çà et là, de mystérieuses filtrées faisaient dans la masse sombre des taillis des trouées lumineuses. Le ciel fourmillait d’étoi-